Le vent du soir. Le chant mélancolique. Le ciel changeant et la fraîcheur qui bruisse entre les feuilles. Les nuages qui sans fin et volonté, imaginent la nuit.
C'est bien ainsi que j'écris ici.
Et la radio anglaise qui me distille quelques musiques bien classiques et pourtant tant aimées. Et les annonces dont j'ai souvent bien du mal à extraire une forme de compréhension. Et je me dis là, que ce serait bien de comprendre et parler sans faiblesses la langue du poète ... But life's a walking shadow ...
l'Histoire frappe aux portes quand elle le veut. Quand elle en sent l'âme. Ton histoire. Aussi celle des autres. De temps à autres elle croise la tienne. La grande Histoire aussi. Celle du Siècle. De celui justement des rencontres improbables. La vie semble plaisir à s'écrire telle une feuille qui vole et se pose, ici et là, au gré de nos étés venteux.
Il faut parfois savoir en saisir quelques mots. Les mots de la délivrance. Les mots si étonnants de l'aventure. L'écriture est une aventure.
L'aventure, le sel de l'à-venir.
J'ai si souvent tant envie de mots. Encore. Et puis encore. Tel un plaisir qui se fait attendre et qui ne vient pas. Et qui peut-être se meurt dans l'absolue tentation de la fatalité. Les poètes ont souvent de trop amers et tristes rêves.
Mais les mots antérieurs veillent au réveil. Et l'aube, temps de grace unique et si fragile, l'aube enfin s'en vient et le jour sera beau. Il sera de lumière, chaleureux et serein, tranquille et comme empli de son soir tendre et doux. La si simple rencontre. La si pure invention de la modernité.
Je crois que j'aime déjà tant les lignes alanguies de tes chaudes vallées, et la mélodie que distille infiniment le coeur de tes songes secrets. J'ai déjà en moi les aplats téméraires de tes brosses ardentes, et la légèreté diffuse de quelques lignes abstraites.
Des mots antérieurs il m'en vient l'envie. L'envie, n'est-ce pas ?