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J'avais rédigé ce petit billet pour le poster sur notre plateforme "Propulse", dédiée aux échanges synergétiques. Mais je me suis dit que c'était "hors-sujet". En effet, il s'agit plus ici, dans ces débats entre collègues, de logistique et de technicité. Et c'est nécessaire. Bien sur. Et il est bien c'est vrai, de mettre en synergie les moyens,

                                                         lorsque l'ils existent.

Et donc, voici ce petit billet en question :

"Lorsque nous lisons l'Iliade, nous sommes dans un dialogue avec quelque chose dont il ne reste rien ; et lorsque nous pensons à ce que fut la Grèce antique, lorsque nous pensons qu'il ne reste absolument rien de ce qui fut pourtant la première liberté des hommes, nous savons que nous entendrons quelque chose que vous allez entendre tout de suite, car je n'ai qu'à le citer, c'est la voix d'Antigone lorsqu'elle dit :

"Je ne suis pas sur terre pour partager la haine, mais pour partager l'amour".

La Culture, c'est l'ensemble de telles paroles et, en gros, l'ensemble de toutes les formes, fussent-elles les formes du rire, qui ont été plus fortes que la mort parce que la seule puissance égale aux puissances de la nuit, c'est la puissance inconnue et mystérieuse de l'immortalité."

Cet extrait du discours que prononça André Malraux pour l'inauguration de la première Maison de la Culture, en 1964 à Bourges, outre qu'il n'est pas sans nous évoquer notre fameux "fil rouge",  et une actualité bien trop empreinte de la haine, les propos du Ministre d’État ( un ministre de la Culture, Ministre d’Etat ... autre temps !) résument pour moi en quelques mots, toute la signifiance culturelle. Un linguiste contemporain disait que « la signifiance est ce par quoi la signification advient, ce par quoi les signes se font porteurs de sens. ». « Le geste culturel » n’a-t-il pas d’autre et impérieuse nécessité que celle-ci ? Quitter les « puissances de la nuit » qu’évoquait le ministre et ainsi donner le sens à l’action culturelle ordinaire. Celle qui se fait « au jour » dans les territoires.

« Jusqu’à présent nous vivions dans la crainte, désormais nous vivrons dans l’espoir. »

« Ce sont les mots prononcés par Tristan Bernard à sa femme lorsqu'il est arrêté pour être interné au camp de Drancy. Quelle leçon ! Que ce soit dans nos vies personnelles ou professionnelles, nous sommes parfois confrontés à la peur de l'avenir, du changement, de l'abandon. Soit nous acceptons cette peur comme un moteur et décidons de mettre en œuvre les ressources pour nous projeter, soit nous la combattons, forcément en vain, et la nostalgie nous paralyse, nous refusons de muer, nous refusons de vivre. Or cette force de vie, ce sont bien souvent les artistes qui nous l'apportent. Qui parmi nous n'a pas un livre, un film ou un spectacle qui a résonné si fort lorsque la vie le questionnait, qu'il recherchait un sens à ce qui paraissait insensé ? À l'heure où notre monde est de plus en plus violent, absurde et clivé, où l'art et la culture sont attaqués avec une violence inédite, où la censure s'installe sans vraiment déclencher de réactions, où le passé et le symbole ne sont plus des tremplins vers un présent audacieux, les plateaux de théâtre (mais aussi les écrans de cinéma, les librairies) et les artistes qui les habitent doivent plus que jamais être soutenus et applaudis. Et l'audace artistique, qui rencontre le plus souvent un public bien plus large que d'aucuns ne l'affirment, doit être considérée comme d'utilité publique. Venir au spectacle, c'est accepter de n'être pas simplement touché, mais parfois bouleversé. Depuis trois saisons, nous partageons une aventure singulière à Bourges. Sans théâtre, "hors les murs", la présence forte dans la ville des équipes accueillies, des artistes du camp de base, les créations nous permettent de tisser un vivre ensemble. Cette aventure nous allons donc la poursuivre pour les prochaines saisons. De nouveaux projets vont naître dans des lieux singuliers ou dans l'espace public. Nous continuerons ensemble à être étonnés et bouleversés. Et bientôt, ces liens tissés se cristalliseront dans l'aventure d'une nouvelle MCB°, ouverte sur sa ville, à tous, à toutes les audaces. Pour partager plus encore. «

Olivier Atlan – Directeur de la MCB°

La Maison de la Culture de Bourges est actuellement « hors les murs », en l’attente de son nouvel équipement de vie. Néanmoins, sa programmation reste bien vive et conséquente.

La preuve que « Là où se trouve une volonté, il existe un chemin ». Cette citation de W. Churchill est affichée dans mon bureau.

Billet d'humeur 21/03
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