Fenêtres à peine croisées
Sur la moiteur du jour qui fuit
Sons vagues et lointains
Perçus dans le brouillard confus de la pensée en demi-sommeil
Bruits inconnus à la mémoire de l'homme
En recherche de l'oubli
que fait la nuit
Mais l'amour veille à peindre au coeur de l'oeil
Une forme insoumise et tendre à la fois
Terre éphémère
Où les hommes viennent boire lorsque l'amertume
Se fait au bout de leur désir
Et l'insomnie vieille amie des remords
Tend sa main hypocrite
Et je prends idiot que je suis et croyant te comprendre dans sa paume écorchée
Michel BERTHELOT - Eté 1990
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Ici tout est tranquille
La lune luit sur la campagne
Et les chiens rythment la nuit
De leurs atermoiements vagues
Qui s'élèvent et retombent sur la nuit
Quelquefois des sons lointains
Passent et s'enfuient à mon oreille
Et j'écoute au loin siffler
Le chant triste d'une automobile
Qui file là-bas au loin sur la nuit
Mais je garde avec moi
Un rêve impénétrable une aurore enneigée
L'aube où le froid se partage et la buée nous protège
Et dans ce chemin à peine tracé
Une étrange femme marche sans se retourner
Michel BERTHELOT - Eté 1990
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les mots ont la forme dressée
des grands arbres
que ce vent du matin balance doucement
à cette heure accrochée en éveil
la voix semble flotter entre les feuilles
le temps devrait rester ainsi
dans un balancement doux et voluptueux
chargé d'attente chaude et de certitude
posté comme en sentinelle
le corps s'abandonne à cette béatitude
et l'écriture
sillon d'encre qui creuse le papier
gratte le présent dépose en avenir
déjà la mémoire du texte
Michel BERTHELOT - époque indéterminée