elle ne voit pas l’oiseau
sifflotant ce matin froidement posé sur la branche
elle ne voit pas
elle a les yeux portés
nulle part où l’oiseau chante
elle a les yeux portés
bien au fond d’elle un peu plus encore au fond
d’elle
la nuit s’effiloche au matin clair
saupoudre la terre brune comme en voile de mariée
allume quelques vies
en coin de rue
mais, elle ne voit pas
elle ne voit plus,
elle ne voit plus rien d’autre que son ombre
portée lente et noire sur le mur du fond
elle n’entend pas le chant
de l’oiseau
simple chant de l’aube
comme il en fut et sera tant
et qu’elle connaît
mais, elle n’entend pas
elle se berce aux mélodies funestes des stances
qui ne sont d’aucun temps
elle n’entend plus frémir son ciel et son sacré
elle n’a les yeux portés qu’au fond d’elle
bien au fond de son âme
et qui la préoccupe
tant et tant qu’elle en fuit
la main
elle cherche ailleurs
au-delà mais lequel elle ne sait
elle a perdu folie
elle a trop joué silence
mots tus pauvres postures et mauvaises envies
elle marche en chemins creux
de vaines aurores
que le jour qui vient dissipe à la lumière
blême
elle s’évertue, sait vertus peut-être
mots mâchés au jour mauvais
venu
elle s’effiloche telle la toile
remisée
en fond de cour
là-même où l’ombre se fait
mort
elle erre
et c’est sa liberté tenue
au fil de la marionnette
frêle pantin de bastringue et de foire
et mes mots à moi
mes pauvres mots fatigués et las
la recueillent
et la lissent à la nuit sereine.
© Michel BERTHELOT - novembre 2009
sifflotant ce matin froidement posé sur la branche
elle ne voit pas
elle a les yeux portés
nulle part où l’oiseau chante
elle a les yeux portés
bien au fond d’elle un peu plus encore au fond
d’elle
la nuit s’effiloche au matin clair
saupoudre la terre brune comme en voile de mariée
allume quelques vies
en coin de rue
mais, elle ne voit pas
elle ne voit plus,
elle ne voit plus rien d’autre que son ombre
portée lente et noire sur le mur du fond
elle n’entend pas le chant
de l’oiseau
simple chant de l’aube
comme il en fut et sera tant
et qu’elle connaît
mais, elle n’entend pas
elle se berce aux mélodies funestes des stances
qui ne sont d’aucun temps
elle n’entend plus frémir son ciel et son sacré
elle n’a les yeux portés qu’au fond d’elle
bien au fond de son âme
et qui la préoccupe
tant et tant qu’elle en fuit
la main
elle cherche ailleurs
au-delà mais lequel elle ne sait
elle a perdu folie
elle a trop joué silence
mots tus pauvres postures et mauvaises envies
elle marche en chemins creux
de vaines aurores
que le jour qui vient dissipe à la lumière
blême
elle s’évertue, sait vertus peut-être
mots mâchés au jour mauvais
venu
elle s’effiloche telle la toile
remisée
en fond de cour
là-même où l’ombre se fait
mort
elle erre
et c’est sa liberté tenue
au fil de la marionnette
frêle pantin de bastringue et de foire
et mes mots à moi
mes pauvres mots fatigués et las
la recueillent
et la lissent à la nuit sereine.
© Michel BERTHELOT - novembre 2009