une exposition hors normes au Carré d'Art sur Culturebox !
Une oeuvre immense. Une virtuosité comme innée. Un imaginaire sans autre limite que la mort.
1986. Le coeur. Il ne pouvait en être autrement. Le coeur de l'artiste. Sa vérité. L'art n'est pas seulement un jeu. Nous n'en sortirons pas indemnes.
Il y a bien longtemps que la peinture ne m'avait tant ému. Quel bonheur. Sentir en soi la puissance du geste de l'artiste, sa souffrance aussi, son plaisir, sans ambiguïté.
Cette exposition est d'un pur bonheur. A s'y rendre avec envie. Depuis Paris, 2h 50 en TGV, un vrai jouet de gosse. Sauf que derrière le jouet il y a des hommes et des moyens. Une technologie d'avance. Qui me parle des 2D2 9100 ou des 241P et du Mistral.... Le rail. Aller vite et rester sur terre, c'est tout bête, non? Mais quelle évidence.
Dans l'une des oeuvres de l'artiste il y a des trains. Des trains en HO. Calcinés. Détruits. Brisés.
Comme les vies qu'ils véhiculeraient. Mortes. Calcinées. Brûlées. La guerre 1974.
1974. Une année, pour moi.
La guerre 1940. Les Stuka. La mitraille. Les morts anonymes. Les pauvres morts. Les oubliés de l'histoire des livres de classe. Povres. L'artiste a le devoir. Le devoir de classe.
Après la guerre. La Guerre. L'homme. Son pouvoir. Destruction. Mort évitable. Inévitée. Tentation.
1986. Infarctus. Pas de chance[s] alors. Pas de SAMU peut-être. Pas de stent.. d'angioplastie. Plastie... plastique. Plastiques. Pas d'urgences... Mort. De l'artiste. Déjà mort. Dissout en création. En reste quelques restes. Déjections primaires de la machine. Oeuvres. Oeuvres du rejet. Matières. Fondamentalement.
Restez devant "Fertilité". Longtemps. Laisser grandir l'onde venue du ventre. Laisser vibrer le chant de la Vie. Jouir. De cette sève quasi-monochromatique, venue des balbutiements.
A pénétrer, absolument.