Se donner à cette terre
fouettée de l'écho sourd des socs
et se coucher dans le sillon
gercé de l'âpre solitude
du laboureur
Sentir au coeur la flèche cuisante
du gel
Regarder la nuit tracer de lourds aplats
qui se mêlent aux bises griffantes
et laisser le son sifflant et noir
emplir la tête creuse
Ne rien attendre de la mort
que cette longue et lente décomposition
du temps qu' il fait
Ne rien attendre des passants
des chats et des nuits de lune
Ne rien attendre des saisons
des brûmes et des jours de pluie
Ne rien attendre plus
des besogneuses tâches
et des vaines besognes
Laisser tomber un silence rarement déchiré parfois
du vol de l'oiseau
et de son chant
Aller comme on va
aux tristes heures de l'oubli
aller sans choix
et sans futur et sans passé maintenant
aller
sans si savoir le jour chantera
Et le jour chantera
et la pierre sera jetée
aux ténèbres mortelles et en éternité
Une lumière en moi
sera donnée
au chemin de l'amour
Et toute chose viendra naturelle
à l'âme qui sait aimer
fouettée de l'écho sourd des socs
et se coucher dans le sillon
gercé de l'âpre solitude
du laboureur
Sentir au coeur la flèche cuisante
du gel
Regarder la nuit tracer de lourds aplats
qui se mêlent aux bises griffantes
et laisser le son sifflant et noir
emplir la tête creuse
Ne rien attendre de la mort
que cette longue et lente décomposition
du temps qu' il fait
Ne rien attendre des passants
des chats et des nuits de lune
Ne rien attendre des saisons
des brûmes et des jours de pluie
Ne rien attendre plus
des besogneuses tâches
et des vaines besognes
Laisser tomber un silence rarement déchiré parfois
du vol de l'oiseau
et de son chant
Aller comme on va
aux tristes heures de l'oubli
aller sans choix
et sans futur et sans passé maintenant
aller
sans si savoir le jour chantera
Et le jour chantera
et la pierre sera jetée
aux ténèbres mortelles et en éternité
Une lumière en moi
sera donnée
au chemin de l'amour
Et toute chose viendra naturelle
à l'âme qui sait aimer