Se donner le temps nouveau des mots. Aborder la darse toute Inattendue.
Écrire c'est d'abord se parler. S'écouter. Entretien avec son autre? Mise à plat du désir?
Sentir flotter le coeur.
Se libérer.
Quelque mots rares de l'été. S'étonner de l'écriture. Les mots non utiles de l'ordinaire. Les mots improbables.
Comme la ligne bleue de la main droite qui ondule et s'enroule au sein des arpèges précieux. Infiniment. Bleue comme la toile de nos rêves. Bleue comme un soupir de printemps caché au creux d'une nuit d'automne.
Bleue. Comme une envie de toi. Si simple. Tranquille. Offerte. Inventer une histoire nouvelle enfin. A moins qu'au fond, tout tourne en rond. Comme le train de Noël sur le parquet ciré.
Inventer les gares. Les plaines et les cités. Les villes. Les ciels clairs et les nuits pareilles. Les matins qui s'accrochent à la vitre déchirée d'aube. Et même la mer. Inventer la mer.
Crayon de couleur bleue sur feuille quadrillée de bleue. Rêve d'école. Juste un peu de l'oiseau.
Savoir enfin. Retrouver l'émancipation. Reprendre la marche. Les nouvelles d'un monde présumé trop ancien. Le souffle d'un quelque temps un peu remisé. La remise. Nous y avions rangé les mots. En attente. Attendre. Le verbe hypocrite. Celui qui peut trahir. Attendre c'est aussi la si simple espérance. Cette force que l'on porte au coeur. Cette insoupçonnée évidence.
J'aime écrire. Mais l'écriture n'est en rien déferlante à mes heures du Matin. La tâche m'est parfois douloureuse. Souvent astreignante. C'est à dire Obligeante, Exigeante, Imposante, peut-être même Soumettante. Pour le Bonheur.
J'aime ce bonheur. Si autoritaire. Si dominateur. Il est mon Air.
Je me plie à sa si belle volonté.