Non, Berthe n'est pas triste. Le dimanche au musée est grand jour de visites. Aujourd'hui le fut. Berthe, tu vois la vie, ainsi
qui passe, devant toi qui en son Temps, la fit jaillir du ventre de la Connaissance. Toi, Berthe, et par Lui. Le dimanche, la ville tout autour du musée semble différente. Tu ne perçois pas les
mêmes bruits, tu ne frémis pas aux mêmes lumières. Le dimanche est jour de célébrations. Quand tu étais dans les sables, dans la ville des sables, les dimanches n'étaient pas ainsi. Les dimanches
étaient le 7ème jour, la septième toile, le "si" tant attendu, tant désiré, septième note qui mène à l'accord parfait de do majeur, la sensible en mots de musicien. Et
Lui, où était-il en ce jour célébrant? Il te manque ma Berthe, il te manque autant que peut en supporter ta raison blanche, ta raison gardée, par de curieux bonhommes déguisés. Il n'est
pas loin, Berthe, il n'est pas si loin que tu ne puisses l'atteindre, le toucher, l'effleurer de tes doigts si fins. Il n'est pas loin Berthe, je le sais, moi qui connait l'Ange. Quand le soleil
s'est lentement effacé, quand la pénombre doucement a glissé sur tes vitres, alors, tout s'est tu. Les hommes déguisés ont fait une dernière ronde, ils t'ont longuement détaillée, peut-être même
que certains t'ont dit quelques mots, quelques mots de bonne nuit. Et puis, ils sont partis, vers d'ordinaires occupations, eux qui flirtent chaque jour avec l'au-delà...
Comme beaux sont les pieds
nus de mon ange, quand ils affleurent au sol,
Ils marquent mon chemin, de lumière
dans cette sombre et haute forêt,
Comme douce est la main
blanche de mon ange,
quand elle touche ma peau et me donne la vie
infinie,
Comme chaude est la voix de mon ange,
quand elle dit les mots d’amour
que mon coeur comprend, et que mon coeur accueille
en éternité,
Comme si belle est l’ombre
ambrée de mon ange,
qui me protège de toute mort, de toute douleur et de la tentation.
Comme beaux sont les pieds
nus de mon ange, quand ils affleurent au sol,
Ils marquent mon chemin, de lumière
dans cette sombre et haute forêt,
Comme douce est la main
blanche de mon ange,
quand elle touche ma peau et me donne la vie
infinie,
Comme chaude est la voix de mon ange,
quand elle dit les mots d’amour
que mon coeur comprend, et que mon coeur accueille
en éternité,
Comme si belle est l’ombre
ambrée de mon ange,
qui me protège de toute mort, de toute douleur et de la tentation.