C'est lorsque l'on est au plus noir de la nuit que l'on peut retrouver la lumière, Berthe. Lorsque l'on sent tout près le
souffle misérable de la bête aux abois, lorsque toute Joie semble à tout jamais perdue, lorsque la foi
même, s'éparpille et se dissout, alors Berthe, c'est alors que l'on perçoit l' Espérance, au plus profond de son coeur en douleur, Le
regard peut s'élever lentement, et doucement redécouvrir. Miracle, ou merveille, de la vie simple. Ne jamais se renier, Berthe, ne jamais craindre sa vérité, c'est ce que tu as fait, si
loin et très longtemps perdue dans tes sables.
Le temps qu'il fait ici n'est pas celui de la ville des sables. Le ciel est bas et gris, la luminosité bien terne. Mais en ton musée, Berthe, ce mercredi est jour de la jeunesse. C'est un bon jour pour toi Berthe, tu as toujours aimé ces instants malicieux, partagés avec ton à-venir. Tu me donnes ma force, Berthe, et tu me gardes de la faiblesse, et de la dame sournoise, qui vient encore parfois feuler à mon ombre. Ta voix, Berthe porte mes mots. Le puits est haut , Berthe, et le point de lumière encore bien au-delà de mes mains tendues. Mais je l'atteindrai, Berthe, je le toucherai bientôt et je sortirai de cette sombre parenthèse de ma vie. La plus sombre qui fut. La souffrance vient parfois de là-même où l'on ne pensait jamais la voir surgir. Elle vous broie et vous entraîne lentement mais avec force vers le néant, la destruction totale. Il faut se battre, contre soi-même. Rien de plus difficile que de s'affronter à soi - même. Mais la lumière est à ce prix.
Il faudrait, Berthe, que j'écrive ici les mots du silence, les mots de l'éloignement et de l'oubli. Aujourd'hui, je me pose encore cette question, dois - je le faire, dois - je le faire?.. J'ai encore en moi l'espoir, comme une attente qui résiste au temps, au silence et aux actes. Une attente qui ressemble à une simple fleur, frêle et qui plie sous le vent de l'éloignement, mais qui s'ouvre encore au regard. Quand la fleur sera fanée, mon attente en sera sans doute venue à son terme et il n'y aura place alors que pour l'oubli. Mais c'est vrai, Berthe, que je n'ai pas envie au fond de moi, de cette issue ultime et définitive. J'attends des mots qui ne viennent pas, j'attends des regards qui ne sont plus, j'attends des sourires qui sont enfuis. Ma souffrance est cruelle, Berthe, cruelle et immense. Il me faudra bien du temps, Berthe, il me faudra bien du temps pour laisser glisser en moi, en toute plénitude, une aube claire et limpide, ou bien un soir tranquille qui descend doucement sur la ville.
La trahison est un acte des plus médiocres que l'homme ait en ses compétences. Trahir c'est s'abaisser plus bas que le bas. Aujourd'hui, j'éprouve en moi au plus profond qu'il soit la trahison, et j'aimerai tant savoir que je me trompe.
Mais rien ne vient déposer à mon esprit déchiré les mots qu'il attend.
Je m'en vais, Berthe.
Le temps qu'il fait ici n'est pas celui de la ville des sables. Le ciel est bas et gris, la luminosité bien terne. Mais en ton musée, Berthe, ce mercredi est jour de la jeunesse. C'est un bon jour pour toi Berthe, tu as toujours aimé ces instants malicieux, partagés avec ton à-venir. Tu me donnes ma force, Berthe, et tu me gardes de la faiblesse, et de la dame sournoise, qui vient encore parfois feuler à mon ombre. Ta voix, Berthe porte mes mots. Le puits est haut , Berthe, et le point de lumière encore bien au-delà de mes mains tendues. Mais je l'atteindrai, Berthe, je le toucherai bientôt et je sortirai de cette sombre parenthèse de ma vie. La plus sombre qui fut. La souffrance vient parfois de là-même où l'on ne pensait jamais la voir surgir. Elle vous broie et vous entraîne lentement mais avec force vers le néant, la destruction totale. Il faut se battre, contre soi-même. Rien de plus difficile que de s'affronter à soi - même. Mais la lumière est à ce prix.
Il faudrait, Berthe, que j'écrive ici les mots du silence, les mots de l'éloignement et de l'oubli. Aujourd'hui, je me pose encore cette question, dois - je le faire, dois - je le faire?.. J'ai encore en moi l'espoir, comme une attente qui résiste au temps, au silence et aux actes. Une attente qui ressemble à une simple fleur, frêle et qui plie sous le vent de l'éloignement, mais qui s'ouvre encore au regard. Quand la fleur sera fanée, mon attente en sera sans doute venue à son terme et il n'y aura place alors que pour l'oubli. Mais c'est vrai, Berthe, que je n'ai pas envie au fond de moi, de cette issue ultime et définitive. J'attends des mots qui ne viennent pas, j'attends des regards qui ne sont plus, j'attends des sourires qui sont enfuis. Ma souffrance est cruelle, Berthe, cruelle et immense. Il me faudra bien du temps, Berthe, il me faudra bien du temps pour laisser glisser en moi, en toute plénitude, une aube claire et limpide, ou bien un soir tranquille qui descend doucement sur la ville.
La trahison est un acte des plus médiocres que l'homme ait en ses compétences. Trahir c'est s'abaisser plus bas que le bas. Aujourd'hui, j'éprouve en moi au plus profond qu'il soit la trahison, et j'aimerai tant savoir que je me trompe.
Mais rien ne vient déposer à mon esprit déchiré les mots qu'il attend.
Je m'en vais, Berthe.