Et bien, Berthe, as-tu cueilli comme il le fallait les paroles de l'archéologue? As-tu senti en toi les mots de miel, glisser
lentement et appaiser ton sein? Berthe, toi qui a su donner à celui qui te cherchait toutes les clés de l'amour et au-delà, toi qui a su le guider jusqu'à toi, improbable fleur, souffle venant de
l'antérieur et qui avance imperceptiblement comme l'écûme de la mer qui vient vers toi. Berthe, ta lumière m'est venue par ce Temps renoué, ma belle blanche pensionnaire.
Le musée était calme aujourd'hui, quelques rares passants, sans doute en mal d'ennui ou bien d'évasion. Maintenant que les portes de la rue en sont fermées, maintenant ma douce lisse corolle, tu vas t'envoler vers la nuit qui vient, vers les constellations attirantes, vers les draps de l'archéologue, qui te prendra tout près de son coeur, infiniment doucement, comme on prend un rêve que l'on aime.
Ce matin, comme la lumière est belle, Berthe. C'est déjà presque la lumière froide de l'hiver, sèche, claquante. Une lumière qui chante au coeur, des milliers et des milliers de gouttelettes étincellantes de bonheur. Mais le coeur, Berthe, le coeur est en peine, il est noir comme l'ébène, noir comme l'aile du corbeau. Comment s'élever au-delà, Berthe? Parfois, tu le sais, la souffrance intérieure est telle que l'on ne peut s'en évader. Elle vous mange le coeur, elle vous mange le corps, et l'esprit. Pourtant, Berthe, un souffle de lumière bleue ou blanche, un cillement d'air, et elle semble se dissoudre, s'évaporer dans l'ether. Mais elle revient bien vite en toi, Berthe, sournoise, obstinée, laborieuse. Elle te détruit le présent et t' hypothèque l'avenir, posément, comme une gangrène vicieuse, malodorante et laide. Se sentir abandonné, mis en attente de jours meilleurs, se sentir oublié dans la quète folle de la modernité, voilà bien, Berthe, la dure face du jour. Toi, Berthe, jamais tu ne fut délaissée. Le chemin de lumière et d'amour n'a jamais failli. A ce prix de constance tu fus honorée. C'est d'elle aussi que cette humanité nouvelle issue, perdure.
Le musée était calme aujourd'hui, quelques rares passants, sans doute en mal d'ennui ou bien d'évasion. Maintenant que les portes de la rue en sont fermées, maintenant ma douce lisse corolle, tu vas t'envoler vers la nuit qui vient, vers les constellations attirantes, vers les draps de l'archéologue, qui te prendra tout près de son coeur, infiniment doucement, comme on prend un rêve que l'on aime.
Ce matin, comme la lumière est belle, Berthe. C'est déjà presque la lumière froide de l'hiver, sèche, claquante. Une lumière qui chante au coeur, des milliers et des milliers de gouttelettes étincellantes de bonheur. Mais le coeur, Berthe, le coeur est en peine, il est noir comme l'ébène, noir comme l'aile du corbeau. Comment s'élever au-delà, Berthe? Parfois, tu le sais, la souffrance intérieure est telle que l'on ne peut s'en évader. Elle vous mange le coeur, elle vous mange le corps, et l'esprit. Pourtant, Berthe, un souffle de lumière bleue ou blanche, un cillement d'air, et elle semble se dissoudre, s'évaporer dans l'ether. Mais elle revient bien vite en toi, Berthe, sournoise, obstinée, laborieuse. Elle te détruit le présent et t' hypothèque l'avenir, posément, comme une gangrène vicieuse, malodorante et laide. Se sentir abandonné, mis en attente de jours meilleurs, se sentir oublié dans la quète folle de la modernité, voilà bien, Berthe, la dure face du jour. Toi, Berthe, jamais tu ne fut délaissée. Le chemin de lumière et d'amour n'a jamais failli. A ce prix de constance tu fus honorée. C'est d'elle aussi que cette humanité nouvelle issue, perdure.