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Je vais m’en aller
telle une ombre qui fuit silencieuse enfin
dans le lointain
Je vais m’en aller
ailleurs on m’attend déjà
tout est près
les hôtes font bonnes mines
et tels
les anges des portiques anciens
sourient
Je vais m’en aller
seul
ne donne pas la main
à un fantôme un peu froid
Je vais m’en aller
que me reste t-il du soleil
et de l’écume et des champs de blé
brûlés de lumière
que me reste t-il de la caresse salée de la mer
et de la morsure immaculée de la neige
que me reste t-il des parfums et des couleurs du ciel
que me reste t-il des sons de la forêt le soir d’été

que me reste t-il de toi
        “ Mais la vie n’est qu’une ombre qui passe...”

la terre brune d’automne la terre aimée qui colle aux semelles sculptées
la terre
pérenne et mère
la terre me fera lit sentinelle

noir est mon coeur
crevés sont mes yeux
les larmes stalactites se souviennent des jours
elles se souviennent
des jours derniers de ceux qui précèdent de ceux qui annoncent
le couteau du silence planté dans l’âme
l’ami trop lointain qui n’entend plus ne voit plus ne sent plus
n’aime plus
alors on est seul
on est comme un tronc sans branches
sans feuilles sans plus d’écorce et ravagé
par la pluie le vent par la neige et le feu
par l’abandon des oiseaux
alors on est ainsi
planté dans le rien dans le terrible rien du lendemain
et on meurt
on crève et déjà les charognards s’en viennent au repas tout juste dressé

et on ne laisse rien

Michel BERTHELOT Octobre 2009


Tag(s) : #Nouveaux papiers
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