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1


Plus loin,
l’étang se mire au ciel d’hiver.

Le silence
imprime,  l’amour mort.

Marcher vers l’épuisement,
Marcher
comme pour taire l’abominable pression du coeur.
Marcher vers la ligne infirme des cimes,
comme pour tendre le regard,
ultime attente.

Ma terre est cendre.

Comme aux tempes en écho,
le lumière grise du jour accroche à l’homme.
Ce monde a cessé.

Au corps,
l’ardeur battue .
Ma délivrance,
orpheline, jette à la nuit, l’angoisse et le sourd battement du corbeau.



2


Le cri déchire le corps
comme la lame,
effilée du remords.

Etranger sur ma terre
le bruissement, rauque des corneilles, râpe
l’exil.

Ma source enfuie
s’abîme, aux jours longs
de la mémoire  noire.


3

L’exil,
est comme la nuit sans amour,
les crochets du Temps, cerclant
le soir au gibet blême de la solitude.


4

Le ciel accueille le coeur à la frontière lointaine,
si lointaine, du pays.
Le ciel étire les nuages qui roulent.
Et le tambour, bat, comme aux sombres échos
de la guerre.
Petit-tambour crevé où s’enfoncent les drôles d’épines de la vie.
Petit-tambour des marches anciennes,
le septième-jour écrasant sur la place une lumière plate et sèche.

Le pain nourrit le corps.

Trace-t’ il, un sillon de reconnaissance, ou bien encore
le signet  blanc des landes marécageuses,
le Temps de l’exilé?

Le vol des migrateurs, déployé, ombre la lumière,
sèche et crue, du jour.
Oiseau, je te donne mon coeur écrasé,
pour que ta Liberté de hasard porte à la source lointaine.



MICHEL BERTHELOT - 1998








Tag(s) : #Feuillets de l'après
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