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Notre histoire a des revers. Notre écriture parfois se perd. Elle s'égare, elle s'abandonne au silence. On la croit finie. Morte. Dans la triste agonie du jour qui se lève.

Notre écriture sent l'histoire. Elle peine. Elle tend le dos ainsi que l'esclave qui sait en lui.

Je ne sais plus trop où tu es. Dans un hôtel indifférent de la côte Ouest? Au flanc de ta lagune, encore... Mais simplement à coeur de la vie. Mes mots te cherchent. S'inventent à ton absence. Tes mots à toi me glissent le silence de ton départ comme indispensable.

Tu es vacante quelque part. Loin d'ici peut-être. Sur une banquette usagée de 2éme classe. Tu aimes ainsi les échos qui roulent, abandonnés, et qui traînent enfin leurs désespérances au gré des gares. Tu aimes les hôtels planqués tout près des quais. Nue entre les draps colorés d'une chambre à deux chiffres tu sens dans ton ventre le ronflement puissant qui s'enfle et fait trembler quelque bibelot posé sur une simple planche décorée. Comme il y en a dans les hôte(l)s de gares. Le papier peint s'insinue entre tes envies de sommeil. Son arrogance criarde et un peu vulgaire s'épanche dans ta mémoire et te tisse la toile de ta nostalgie. Quand tu étais si petite. Quand tu avais peur que l'armoire ne s'ouvre soudainement et qu'un vilain génie rieur et brutal n'en jaillisse et se jette sur toi pour t'emmener très loin. Au coeur des forêts noires. Au pays des lutins et des sorcières, des gnomes et des méchants conteurs qui font peur aux enfants.

 

Je veux t'écrire ma déchirure de toi. J'entends le papier que l'on torture. Le papier que l'on froisse aussi. Que l'on jette et qui se perd. Quelque part plus loin que l'oubli même.

Il pleut ce matin. Les trottoirs sont lavés de l'orage de la nuit. La circulation trace comme des lignes de fuite au sol. Les anges passent.

J'éprouve ce besoin impératif, autoritaire, de laisser ainsi la ville se glisser en moi. Comme si je savais t'y retrouver. Au détour d'une simple place, anonyme. Te prendre la main. Sentir l'onde qui nous traverse telle un éclair qui nous relie et nos os craquent sous les doigts de l'autre. Plonger mes yeux dans ton regard. Sentir ton plaisir. L'eau du ciel nous prend. 

 

Tag(s) : #Notre écriture
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